Top 10 des meilleures soupes de Martinique
Comme je vous le racontais dans cet article, un touriste participant à l’une de nos visites guidées a sous-entendu qu’en Martinique, on ne devait pas consommer beaucoup de soupes. Sa remarque m’a interpellée et j’ai déjà expliqué pourquoi la soupe (et ses variantes, le velouté, le potage) était très présente dans notre alimentation. Mais allons plus loin ! Voici une liste de 10 soupes martiniquaises incontournables. Toutes ces soupes péyi sont Tété Dwèt, délicieuses. Hors de question de passer à côté. Merci donc à ce client !
Le pâté en pot : le potage des cérémonies en Martinique
Le pâté en pot est l’une des spécialités culinaires de la Martinique et il s’avère que c’est aussi ma soupe préférée. Si on ne quitte jamais un mariage, un baptême ou un anniversaire, sans avoir goûté au fameux pain au beurre-chocolat, il est également très rare que les repas de cérémonie ne démarrent pas par un bol de pâté en pot. C’est LE temps fort des grandes occasions et des fêtes familiales.
Le pâté en pot est composé d’abats de mouton (foie, pattes, panse, tripes, poumon, etc) ; de légumes (carottes, giraumon, pommes de terre, navets, choux, céleri, etc) ; de vin blanc ; de câpres. Tout cela est coupé en petits morceaux et mis à mijoter pendant plusieurs heures. Sa préparation est très longue, et c’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles on n’en trouve peu dans les établissements de restauration. Le pâté en pot martiniquais a la texture d’un potage épais. Mais si vous avez l’occasion d’en goûter, n’hésitez pas.
Des variantes du pâté en pot traditionnel existent : au lambi, végétarien, etc. Certains l’écrivent aussi “patenpot”.
Le calalou : la plus universelle
Son étymologie demeure incertaine. Certains y voient des racines africaines, d’autres amérindiennes, d’autres encore y voient un terroir portugais. En tout état de cause, le calalou (ou kalalou) martiniquais est un potage épais à base d’herbages, de gombos, de giraumon et de chair (porc ou crabes). Traditionnellement, il s’agissait de plantes que l’on trouvait dans son potager en fonction du moment : pourpier, épinard, oseille de Guinée (groseille péyi), petite valériane, etc. On brassait le calalou avec un lélé. Je me rappelle aussi que mon défunt grand-père mangeait son calalou avec du riz.
C’est une soupe que l’on consommait le lundi, comme un rituel, pour éliminer les toxines du dimanche (et les repas du dimanche en famille en Martinique sont ter-ribles !) rappelle Corinne Concy dans sa thèse sur le patrimoine médical créole. On prête en effet au calalou des propriétés détoxifiantes et purifiantes. “Les gombos sont réputés pour leurs propriétés laxatives car l’onguent et les fibres qu’ils contiennent facilitent le transit intestinal.” Enfin, c’est une soupe que l’on retrouve dans d’autres îles de la Caraïbe : Guadeloupe, Trinidad, Haïti et même en Louisiane ! Chaque territoire a sa propre recette.
La soupe de légumes : la base
Du giraumon, des carottes, un peu de chou pommé, du navet, du céleri, des pommes de terre, de l’oignon et du poireau, le tout coupé en petits dés : voici la base de la plupart des soupes de légumes martiniquaises. Si vous n’avez pas ces ingrédients chez vous, sachez que vous pouvez acheter un paquet de « légumes à soupe » sur le marché ou dans les commerces. Les clous de girofle, le thym, l’oignon pays et les feuilles de bois d’Inde révèlent le goût si caractéristique de nos soupes.
La soupe z’habitants (ou soup zabitan), la soupe “maigre”
Le calalou et la soupe z’habitants ont en commun d’être deux soupes vertes, à base d’herbages et d’un morceau de chair (ex : queue salée). La différence majeure réside dans le fait que la soupe zabitan ne comporte pas de gombos. Elle est composée de giraumon, de pourpier, de carotte, de navet, de céleri, de poireau et de chou. C’est un plat faible en calories que l’on retrouve parfois sur les tables du Vendredi Saint en période pascale ou après les repas lourds.
La soupe pié bèf (de pied de boeuf)
La soupe de poisson
La soupe de poisson martiniquaise est dans mon classement de tête de mes plats locaux préférés. Certains la comparent à la bouillabaisse. Les recettes varient : certaines personnes n’y mettent que du poisson, mais d’autres y ajoutent des crabes ou des ciriques (petites écrevisses).
La soupe de poulet
Dans la médecine traditionnelle martiniquaise, la soupe de poule est réputée pour redonner des forces à la jeune accouchée selon Elisabeth Vilayleck.
La soupe de tripes : les abats à l’honneur
Les abats sont assez présents dans la cuisine martiniquaise. Dans le pâté en pot comme on l’a vu, mais aussi dans un plat qui tend à disparaître : le chèlou à base de poumon, foie et coeur de boeuf avec du riz. En-dehors du chèlou, les rognons de boeuf, c’est-à-dire les reins de celui-ci, sont très prisés ici. C’est aussi le cas d’une recette traditionnelle martiniquaise : les tripes-ti nain.
La soupe de tripes ne fait pas exception, elle est délicieuse !
La soupe 3, 4 ou 5 vitesses pour démarrer pour accélérer !
Vous n’en avez jamais entendu parler ? Je ne suis pas étonnée. La soupe 3, 4 ou 5 vitesses est plus confidentielle que les autres. En fait, chaque « vitesse » correspond à un type de viande. En somme, la soupe 3 vitesses sera composée de 3 viandes, la soupe 4 vitesse de 4 et ainsi de suite.
Vous pourrez y retrouver du pied de bœuf, de la moelle, des tripes, du jarret, de la peau saignée etc… à la guise du cuisinier ou de la cuisinière !
Le velouté de légumes
On finit cette liste par une soupe martiniquaise différente cette fois-ci, le velouté de légumes. Le plus connu est le délicieux velouté de giraumon, naturellement onctueux, que l’on marie parfois à la patate douce pour une touche sucrée et plus d’épaisseur. Sa couleur orangée, son odeur envoûtante, le velouté de giraumon a tout pour (me) plaire ! Il est parfois agrémenté de lardons ou de crevettes en fonction de chacun. Mais vous pourrez également goûter aux veloutés de christophine, de fruit à pain, voire de pois d’angole ou de lentilles.
Vous ne pourrez plus dire qu’il n’y a pas de soupes en Martinique. Il y a même pas mal de choix, et clairement, il y en a pour tous les goûts, que l’on soit végétarien ou pas.
Il faut cependant avouer qu’il est aujourd’hui rare de trouver ces soupes péyi typiques au menu des restaurants de l’île, mis à part le fameux velouté de giraumon, souvent revisité accompagné de crevettes ou de chair de langouste ! Aussi, pour en savoir plus sur la cuisine martiniquaise et découvrir les meilleures adresses gourmandes, rejoignez-nous pour une balade à Fort-de-France Tété Dwèt !